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France Inter : Passe à ton voisin

 

 

Lien France Inter : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/esprit-d-initiative/esprit-d-initiative-du-lundi-27-novembre-2023-7879819

L'Esprit d'initiative met le cap au sud cette semaine. Bonjour Cécile Bidault. Vous nous emmenez dans les Bouches du Rhône à Simiane-Collongue, entre Marseille et Aix en Provence.

Un village où l'on partage l'électricité.

Oui, c'est l'initiative d'un habitant, Christophe Brun. Sur le toit de sa maison, il a installé seize panneaux photovoltaïques pour produire l'électricité qu'il consomme et qu'il suit en temps réel sur une application.

  • Donc en ce moment, on produit 2500 watts sur le toit de la maison. Et on voit que ça monte : on est passé à 2600... Là, c'est parce que c'est 12 h. Il y a une partie qui est consommée directement : 1400 watts, et donc effectivement, c'est en milieu de journée qui a le plus de surplus. Mais c'est pas comme ça toute la journée.
  • Ce surplus, plutôt que de le vendre, il a eu tout naturellement l'idée de le donner à ses voisins.
  • Là, vous voyez, on est à côté de vignes, on est sur la terrasse et en fait, comme il y en a trop pour notre consommation, on donne du raisin aux voisins. C'est une habitude. On ne penserait jamais à vendre des grappes de raisin aux voisins. Et donc, ce qu'on fait pour les raisins, on s'est dit mais pourquoi on le ferait pas pour l'électricité ? Ce surplus d'électricité, pourquoi on le donnerait pas au voisin ?
  • Donc là, par exemple, autour de nous, il y a des maisons qui consomment votre électricité ?
  • Tout à fait.

Concrètement, l'électricité part dans les câbles. Enedis qui gère le réseau, la récupère et déduit cette part offerte des factures de quatre heureux voisins choisis par Christophe.

Aujourd'hui, le petit groupe est organisé en AMEP :  Association pour la Mutualisation d'une Energie de Proximité, inspirée des AMAP pour l'agriculture.

On produit localement, on consomme localement. Ça fonctionne aussi pour l'électricité

Et l'économie est importante pour les bénéficiaires ?

Environ 10 % de la facture quand même. Mais pour Julie, l'une de ses voisines embarquées dans l'aventure de l'AMEP dè le début, le but de l'opération n'est pas financier.

  • On voulait prôner la sobriété, l'éducation à l'énergie. Que l'énergie ne soit pas juste un montant en bas d'une facture, mais que ça change notre façon de consommer. Maintenant, on se dit : je démarre une machine parce qu'il fait beau, donc c'est maintenant que le toit de Christophe produit, on lance la machine, et c'est vraiment très bénéfique. Pour le climat aussi.

Pour le climat et le lien social. Christophe a choisi d'offrir la plus grande partie du surplus d'électricité à un ESAT, un établissement pour personnes handicapées. Offrir son électricité est finalement un prétexte à l'énergie collective et à la solidarité. I

  • Il n'y a jamais eu de demande de contrepartie, mais je reconnais que depuis qu'on leur donne de l'électricité, il y en a qui nous apportent des œufs, Julie nous a apporté des confitures, Laid notre voisin, quand il a son cerisier qui est plein de cerises et qu'il y en a trop pour sa consommation, il dit : "Venez vous servir". Et du coup, on se connaît mieux et ça favorise l'entente entre voisins, c'est clair.

Le concept d'AMEP commence à faire des petits.

Une quinzaine de projets est en cours dans d'autres coins de France. Les habitants de Simiane proposent même des conférences sur Internet. Il y en a une ce soir à 19 h

Et vous avez mis le lien sur le site internet de France Inter à la page. Esprit d'initiative, votre chronique Cécile Bideau.

 

AMEP France Inter